Zoom sur…Les pattes des oiseaux

Comprendre

Les oiseaux ont cette capacité extraordinaire dans le monde animal de savoir voler mais ils sont également capables de prouesses physiques grâce à…leurs pattes ! Qu’elles leur permettent de marcher, courir, nager, chasser ou de se défendre, les pattes jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne des oiseaux. Cette semaine dans le Bird-Blog, intéressons-nous de plus près à cette partie de leur anatomie !

Petit rappel d’anatomie

Contrairement aux ailes des oiseaux qui présentent de nombreuses similitudes avec les membres antérieurs des mammifères, leurs pattes sont profondément modifiées, notamment par des fusions osseuses. Elles ont lieu durant le stade embryonnaire.

Ainsi, la fibula (le « péroné » dans l’ancienne nomenclature) est une longue tige soudée au tibia. Pour être concret, tibia et fibula sont les deux os qui traversent le pilon lorsque vous mangez du poulet! Il est d’ailleurs un peu abusif de parler de tibia car lui-même fusionne avec des os tarsiens : il est plus exact de l’appeler « tibio-tarse ».

A la suite de ce tibio-tarse, un os long résultant de la fusion d’os tarsiens et métatarsiens : le tarso-métatarse. Entre les deux, l’articulation fait office de cheville. Les doigts sont quant à eux un assemblage de métatarses fusionnés et de phalanges.

Les cuisses des oiseaux et leur genou sont le plus souvent cachés dans leur plumage. Ainsi, comme on peut l’observer chez les échassiers, ils n’ont pas de genou pliant en sens inverse du notre, comme beaucoup peuvent le croire. C’est bien l’équivalent de la cheville !

Concernant les pieds, les oiseaux possèdent généralement 4 doigts, parfois moins mais jamais plus. L’agencement peut varier comme nous le verrons dans les exemples ci-dessous. De manière générale, trois doigts sont orientés vers l’avant et un vers l’arrière.

Pour en savoir plus sur les os des oiseaux, découvrez l’article « En chair et en os: le squelette des oiseaux« .

Des pattes pour marcher et courir

Lorsque l’on parle de pattes, la fonction de marche apparaît évidente. Mais pour certains oiseaux, c’est plus qu’une évidence : pouvoir marcher et surtout courir vite est vital ! Intéressons-nous à un exemple fort connu : l’Autruche d’Afrique. Ces pattes extraordinaires lui permettent d’atteindre les 70km/h grâce à des foulées de 3 à 5m ! Autant dire que peu de mammifères peuvent la rattraper à la course: une excellente protection face à la prédation.

Ses pattes très puissantes lui permettent également de défendre avec force ses petits. Autre fait amusant : c’est le seul oiseau à présenter seulement deux doigts. Le doigt interne est plus développé : c’est celui qui sert d’appui à l’oiseau pendant la course.

Autre oiseau donc la course est bien connue : le Grand Géocoucou ! De son nom anglais « roadrunner », on devine leur capacité d’endurance. Il est en effet capable d’avaler 30km…en 1h ! Pour un oiseau de 56cm et d’environ 300g, on appréciera la performance à sa juste valeur. Contrairement à l’Autruche, son poids lui permet de voler mais ils ne choisissent la voie des airs qu’en cas d’absolue nécessité. Le grand Géocoucou, par sa capacité de course, a d’ailleurs inspiré le célèbre Bip Bip du cartoon « Bip Bip et Coyote ».

« BipBip!! »

Des pattes pour nager

Les pattes ont un rôle essentiel dans la locomotion des oiseaux aquatiques. Dans la famille des Anatidés, les pieds présentent une palmure. Ces pieds palmés leur assurent une propulsion efficace.

Chez les manchots, les pattes palmés font office de gouvernail (ce sont les ailes hydrodynamiques qui assurent la propulsion) mais leur permettent également de faire de longues marches pouvant atteindre une centaine de kilomètres chez le Manchot empereur. Les pattes ont également un grand rôle chez le Manchot empereur lors de la nidification : le manchot ne construit pas de nid, le mâle porte l’œuf sur ses pattes, le plaçant sous un repli de sa peau.

Des pattes pour grimper

Les spécialistes de la grimpe chez les oiseaux : les pics ! Leurs pattes, et plus précisément leurs doigts présentent une configuration particulière adaptée à leur mode de vie forestier. Deux doigts sont orientés à l’avant et deux sont orientés vers l’arrière. On dit qu’ils sont zygodactyles. En grimpant le long d’un arbre, le pic peut mieux s’accrocher grâce à cette disposition particulière. Il s’appuie également sur les plumes de sa queue, très rigides.

Les doigts de la Sitelle torchepot, un oiseau forestier, ne présentent pas la disposition particulière des doigts des pics. Néanmoins, grâce à ses longues griffes, elle est capable de descendre les troncs des arbres…la tête en bas !

Des pattes pour chasser

Les spécialistes de la chasse chez les oiseaux : les rapaces ! Leurs pieds, appelés « serres » sont des outils fantastiques pour attraper et tenir fermement une proie. Roi incontesté de cette spécialisation : le Balbuzard pêcheur. Cet oiseau piscivore plonge ailes repliés et serres vers l’avant afin de capturer sa proie. Ses ongles sont particulièrement longs et il possède des aspérités au niveau des coussinets, ce qui lui permet de tenir fermement en vol un poisson particulièrement glissant.

Tous les rapaces n’ont pas de serres adaptés pour la chasse. Ainsi, les vautours, oiseaux charognards, n’ont pas l’utilité de tels pattes. Ils ont en revanche un bec efficace pour déchiqueter et détacher la viande des cadavres.

Des pattes pour se défendre

Les oiseaux n’hésitent pas à se défendre à l’aide de leurs pattes, que ce soit pour leur territoire ou un congénère ou pour faire fuir un prédateur comme le font les autruches. Ainsi, la Foulque macroule, avec ses pattes lobées et son écusson frontal blanc, va s’attaquer à un intrus grâce à de vifs coups de pattes.

Des pattes pour séduire

Et oui, les oiseaux peuvent se servir de leurs pieds pour séduire ! Ainsi, les Fous à pieds bleus, des oiseaux marins cousins des Fous de Bassan, utilisent leurs pattes dans leur parade nuptiale en combinant mouvements de pieds, de tête et des ailes.

« Salut beauté ! »

Les fous à pieds bleus se servent également de la palmure de leurs pieds pour couver les œufs. Ils ne possèdent en effet pas de plaque incubatrice sur le ventre qui leur permettrait de réchauffer les œufs.

Des pattes pour…pas grand-chose !

Et oui, certains oiseaux ne se servent que très peu de leurs pattes. Ce sont les apodidés: une famille d’oiseaux dont font partie les martinets du monde entier et les salanganes. Ces oiseaux passent la plus grande partie de leur cycle de vie en vol. Leurs ailes sont étroites et fines, taillées pour la vitesse. Leurs pattes sont très courtes : ils s’en servent uniquement lors de la période de reproduction, lorsqu’ils passent du temps dans des anfractuosités pour pondre puis nourrir les petits. Ils ne se posent même pas pour dormir: ils se reposent en vol! Ils s’élèvent dans le ciel à la nuit tombée, vers 2.000m d’altitude et n’en redescendent qu’au matin. Ils se reposent brièvement, en planant dans les courants chauds ascendants.

Les martinets du genre Apus, dont fait partie notre Martinet noir estival, portent dans leur nom latin leur particularité : « apus » signifie en effet « sans pied » !

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :

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