Cette semaine, intéressons-nous à une famille d’oiseaux bien connue car très souvent observée : les mésanges ! Une grande famille, avec quelques « pièges »…
Un peu de classification
Les mésanges font partie de la famille des Paridés, famille qui compte 64 espèces de passereaux de taille petite à moyenne. Certaines espèces présentent des plumages comportant des parties colorées nettes et visibles de loin, dépourvues de stries et de taches. D’autres sont plus discrètes, avec un plumage gris-brun. Les mésanges possèdent un petit bec court et droit, puissant malgré sa petite taille. Grâce à lui, elles peuvent se nourrir de graines dures dont elles peuvent retirer l’enveloppe, creuser le bois mort à la recherche d’insectes…Ce sont des oiseaux qui s’adaptent particulièrement bien aux changements de leur environnement et leur bec est un outil essentiel pour relever tous les défis !
Les mésanges sont le plus souvent très sociables, au moins une partie de l’année. Habiles et curieuses, elles sont capables de s’agripper avec leurs pattes sur de nombreux supports. Ainsi, elles explorent, un peu comme la Sitelle torchepot, les troncs et les branches des arbres à la recherche de nourriture. D’ailleurs, nous le voyons bien l’hiver, dans nos jardins : les mésanges sont capables d’accéder aux sources de nourriture les plus difficiles d’accès pour d’autres oiseaux, tels que les boules de graisse. Avec ce bec multifonction, les mésanges aménagent également leur nid, soit dans une cavité déjà formée soit creusée par leurs soins.
Où voir des mésanges ?
Les mésanges s’observent sur presque tous les continents, à l’exception de l’Australie, de l’Amérique du Sud et des pôles. Il faut les rechercher de préférence dans les zones avec de la végétation, les habitats forestiers, les broussailles, les parcs et jardins, en ville ou à la campagne. Certaines espèces peu farouches s’accommodent très bien de la présence de l’homme car elles ont compris qu’elles pouvaient en tirer des bénéfices. Elles s’aventurent alors dans nos jardins, pour nicher et accéder facilement à des sources de nourriture.
En dehors de la saison de reproduction, certaines mésanges, comme les mésanges charbonnière et bleue, vivent en groupes, que ce soit avec d’autres espèces de mésanges ou d’autres oiseaux comme les roitelets huppés, des grimpereaux et des sitelles. Ces groupes se forment en fin d’été et se disloquent à la fin de l’hiver, lorsque les couples se forment et s’isolent. A l’inverse, d’autres mésanges, comme la Mésange nonnette, restent seules ou en couple durant l’automne et l’hiver.
A table !
Avec leur petit bec fin (mais costaud), les mésanges se délectent à la fois d’invertébrés mais aussi de graines, voire de quelques fruits. Comme chez beaucoup d’oiseaux, l’apport en protéines doit être particulièrement important lors de l’élevage des jeunes. Ils sont donc nourris avec des chenilles et de petits insectes. C’est d’ailleurs pour cette raison que les mésanges sont d’excellents auxiliaires du jardin. Elles favorisent notamment la lutte contre les chenilles processionnaires. Ainsi, en période de nourrissage, une nichée de mésanges charbonnières va consommer 600 à 900 chenilles processionnaires par jour !
Quelques exemples de mésanges
- La Mésange charbonnière
La plus grande mésange de toutes celles que nous observons en Europe de l’Ouest ! Le contraste des couleurs de son plumage permet de l’identifier à coup sûr. La bande ventrale noire est plus large et plus étendue chez le mâle que chez la femelle. Arboricole et acrobate, elle est également très bavarde. La plasticité de son écologie lui permet de s’adapter très facilement à tous types de milieux : milieux arborés, vergers, bocages, jardins…Très territoriale, elle se montre agressive envers tout intrus sur son territoire.
Le saviez-vous ? Il existe plus d’une dizaine de sous-espèces de Mésange charbonnière!
- La Mésange bleue
Une autre grande habituée de nos jardins, qui tire son nom de la couleur bleue dominante sur son plumage. L’habitat de prédilection de la Mésange bleue n’est pourtant pas notre jardin mais les forêts de feuillus, en particulier les chêneraies. Tout comme sa cousine la Mésange charbonnière, elle présente de grandes facultés d’adaptation et se plaît également dans les bosquets, les ripisylves, les haies arborées et les jardins. On la repère à son comportement hyperactif, toujours en train d’inspecter les rameaux à la recherche d’un insecte à débusquer, et par les positions acrobatiques qu’elle adopte durant cette quête.
Le saviez-vous ? La Mésange bleue sait boire la sève s’écoulant des blessures des arbres infligées par des pics ou des insectes.
- La Mésange huppée
Impossible de confondre la mésange huppée ! Sa huppe mouchetée blanche et noire ne passe pas inaperçue. La Mésange huppé est inféodée aux conifères, elle préfère les massifs âgés de résineux. On peut la trouver dans des parcs et des jardins mais s’ils possèdent des groupes de hauts conifères. Si elle est peu farouche, elle est malgré tout plus craintive que ses deux cousines vues précédemment, n’aimant pas se montrer à découvert. Avec l’enrésinement des forêts en France, ses populations ont tendance à être en expansion.
Le saviez-vous ? Pour nicher, la Mésange huppé peut s’aménager elle-même sa cavité en creusant un trou dans du bois pourri.
- La Mésange nonnette
Cette petite mésange (à peine 10g !), moins connue du grand public, se reconnait à sa calotte d’un noir brillant, son menton également de couleur noire, ses joues blanchâtres et son dessus brun grisâtre. Elle se plaît principalement dans les forêts de feuillus, chênes ou hêtres. Elle peut investir, en saison de nidification, les forêts mixtes, les zones boisées, les terres agricoles et les vergers. La Mésange nonnette a un comportement assez peu sociable comparé aux autres mésanges.
Le saviez-vous ? Les couples de Mésange nonnette sont inséparables. S’ils peuvent parfois s’associer avec d’autres individus de son espèce durant la mauvaise saison, les couples occupent leurs territoires toute l’année.
La Mésange nonnette ressemble beaucoup à la Mésange noire : voici quelques critères d’identification en vidéo pour apprendre à faire la différence entre ces deux espèces !
- Les autres « Mésanges »
Certaines espèces d’oiseaux sont si proches morphologiquement des mésanges qu’on les a très longtemps associées à tort à cette famille. Voici trois exemples, régulièrement assimilés aux mésanges dans les guides d’identification ornithologiques mais qui n’en sont pas !
La Mésange à longue queue, désormais appelée « Orite à longue queue« , n’est en réalité pas proche de la famille des mésanges proprement dite mais appartient à la famille des Aegithalidés.
Si la Rémiz penduline est régulièrement associée aux mésanges, elle fait en réalité partie de la famille des Rémizidés, caractérisée par l’originalité de la construction de leurs nids.
La Panure à moustaches ressemble aux représentants de la famille des Paridés et pourtant, elle est plus proche des Alouettes !
Et c’est sur cette anecdote que nous refermons ce numéro d’Une histoire d’Oiseaux !
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Sources et recommandations :
- Photographies mésanges (dans l’ordre) : Erik Karits, Julian, Frank.Vassen, giloudim, Agustín Povedano, Phil du Valois, christophmueller.org, Agustín Povedano, yapaphotos
- Sites web: www.oiseaux.net, oiseaux-birds.com, Wikipédia
- Livres: « Identifier les oiseaux par leur aspect, comportement et leur habitat« , D.Couzens, Ed. Artémis, « Oiseaux de France« , Ed. Artémis, « Le guide ornitho« , Ed. Delachaux et niestlé
- Image à la Une: yapaphotos