Oiseaux et zones humides

Comprendre

Le 2 février se tient la Journée mondiale des zones humides ! Elle est célébrée chaque année à cette date afin de commémorer la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. Une journée de sensibilisation, qui s’étale désormais sur tout le mois de février, avec bon nombre d’animations organisées à travers le pays. Objectif : faire comprendre au public ce qu’est une zone humide et la nécessité de préserver ce type de milieu naturel.

Dans ce cadre, nous allons dans cet article nous intéresser à ces paysages si particuliers et détailler pourquoi elles sont indispensables pour bon nombre d’espèces d’oiseaux !

Une zone humide, c’est-à-dire ?

Le terme « zone humide » est très vaste. Il désigne un espace de transition entre la terre et l’eau. Qu’elle soit douce ou salée, l’eau est présente de façon permanente ou temporaire. La notion de « zone humide » désigne donc aussi bien :

  • les estuaires,

  • les lagunes et les baies,

  • les mares, marais et marais salants,

  • les lacs et étangs,

  • les vasières,

  • les tourbières,

  • les prairies humides,

  • les forêts humides,

  • et dans les régions tropicales, les récifs coralliens, les lagons et les mangroves.

Par leur fonctionnement, les zones humides nous apportent de nombreux services. Mais les menaces qui planent sur ces écosystèmes les rendent de plus en plus fragiles. Ces milieux naturels font en effet partie des écosystèmes les plus détruits de la planète : en 50 ans, l’étendue des zones humides a diminué de 35 % dans le monde, soit un rythme trois fois plus élevé que la déforestation. En France sur la même période, ce sont 67 % des zones humides qui ont disparus.

Les causes sont multiples :

  • artificialisation des sols,

  • intensification de l’agriculture et déprise agricole,

  • drainage,

  • prélèvements d’eau,

  • pollutions,

  • espèces exotiques envahissantes.

Un lieu de nourrissage : la Barge à queue noire

Comme l’explique la Réserve naturelle de la Baie de Saint Brieuc dans cet article, les vasières sont des milieux extrêmement productifs et ont ainsi un rôle particulièrement important pour la biodiversité. Vers, crustacés, microalgues…c’est un véritable restaurant à ciel ouvert !

Encore faut-il avoir l’anatomie adaptée pour se délecter des mets qu’il propose…Et c’est ainsi que les limicoles entrent en scène ! Les limicoles sont des oiseaux qui vivent et se nourrissent sur les vasières. On retrouve l’importance de la vase jusque dans l’étymologie de leur nom : « limicole » vient du latin « limus » qui signifie « limon », soit la boue, la vase.

Pour être plus précis, ce que l’on appelle un « limicole » est un oiseau qui fait partie d’un ensemble de 19 familles : l’ordre des Charadriiformes. Cet ordre est très hétérogène et regroupe des oiseaux d’anatomie très différente.

Anatomiquement adaptés pour rechercher leur nourriture dans la vase, les limicoles consomment de petits invertébrés enfouis, comme les arénicoles, ou vivant en surface, comme des insectes, des larves, des mollusques ou des crustacés. 

Chaque espèce de limicole présente une longueur de bec adaptée à la profondeur à laquelle leur proie favorite se cache dans la vase. Ainsi, la Barge à queue noire, au bec particulièrement long, peut atteindre des proies vivant profondément dans la vase.

 

A l’inverse, les gravelots en revanche, au bec court, sont plus aptes à chercher leur nourriture en surface. Ainsi, chaque espèce peut cohabiter et se nourrir sur le même milieu sans qu’il y ait de compétition.

Si la longueur des becs est variable selon les espèces, la longueur des pattes également. Cela leur permet de se répartir, sur une même zone de prospection alimentaire, dans des hauteurs d’eau différentes. Là encore, cela contribue à favoriser la cohabitation pacifique entre différentes espèces.

Lorsque les vasières sont « en bonne santé », elles représentent donc un milieu naturel essentiel au cycle de vie des limicoles. Dégradées, elles sont moins productives et ne peuvent offrir de ressources alimentaires en quantité suffisante.

Un lieu de reproduction : la Sarcelle d’hiver

Les anatidés sont une large famille d’espèces qui ont pour caractéristique d’évoluer à proximité d’habitats aquatiques. Comme chez les limicoles, ils ont d’ailleurs développé des particularités anatomiques qui leur permettent d’évoluer avec aisance dans ces milieux : pattes palmées, plumage dense isolant, une troisième paupière modifiée pour mieux voir sous l’eau.

Plus petit canard d’Europe, la Sarcelle d’hiver est, comme tout bon anatidé, une habitante de zones humides, avec toutefois quelques exigences selon la période de l’année. En effet, au printemps, elle va rechercher des petits plans d’eau douce et des marais peu profonds aux berges bien végétalisées. Elle peut ainsi dénicher des zones de nidification à l’abri des prédateurs potentiels.

La Sarcelle d'hiver, sujet du nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Lorsqu’elle arrivera sur ses zones d’hivernage, après sa reproduction, elle sera un peu moins « difficile ». Elle n’hésitera pas à fréquenter des plans d’eau beaucoup plus grands, des milieux saumâtres, des vasières en zone littorales…Elle s’y mêle alors avec ses congénères ou d’autres anatidés, en particulier le Canard colvert.

Une zone de repos à l’abri des prédateurs : la Grue cendrée

Silhouette bien connue de nos cieux en période d’hivernage, la Grue cendrée apprécie tout particulièrement les zones humides. Elle les exploite pour un avantage non négligeable : la sécurité.

Comme tout animal sauvage en position de proie, la Grue cendrée adopte des stratégies pour échapper à des prédateurs potentiels. L’une d’elle est la cohabitation avec de nombreux congénères : plus le groupe est large, plus grande est la probabilité qu’une paire d’yeux repère un intrus. Elles y ajoutent un autre élément pour plus d’efficacité : l’eau.

Pour plusieurs raisons, les dortoirs de grues sont systématiquement au niveau de plans d’eau peu profonde. L’un des intérêts de ce dispositif est simple : si un prédateur nocturne s’approche de la zone, il perturbera l’onde et le silence nocturne, l’alarme sera alors immédiatement donné au sein du groupe de grues.

Ces quelques exemples nous montrent donc à quel point les zones humides, quelles que soient leurs caractéristiques, jouent un rôle primordial dans le cycle de vie des oiseaux. De manière plus large et au-delà des nombreux services qu’ils nous rendent, ces milieux sont riches de vie, leur préservation est une étape majeure dans la conservation de bien des espèces.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagram et LinkedIn

Sources et recommandations :

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