Liste (rouge) d’oiseaux

Comprendre

Alors que la Journée mondiale de la vie sauvage se tenait le 3 mars dernier, la Liste rouge des espèces menacées en France dresse son bilan !  L’occasion parfaite pour se pencher sur cet outil qu’est la Liste rouge, ses objectifs et quelques exemples d’oiseaux bénéficiant d’un statut particulier. 

Une Liste ?

La Liste rouge nationale est un inventaire du risque de disparition des espèces en France et des menaces qui pèsent sur leur devenir. Elle est établie conformément aux critères internationaux de l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, une organisation internationale de protection de l’environnement.

Initialement créée en 1964, la Liste rouge des espèces menacées de l’IUCN est devenue, au fil du temps, la source d’informations la plus complète existante sur l’état du risque d’extinction des espèces animales, fongiques et végétales au niveau international. A l’échelle nationale, la Liste rouge nationale dresse un bilan objectif du degré de menace pesant sur les espèces, que ce soit en métropole ou en outre-mer.

Si la Liste rouge nationale est liée à la Liste rouge de l’IUCN par les méthodes et les objectifs, chacune d’entre elles s’intéresse aux populations des espèces à une échelle distincte. Cela signifie qu’une espèce peut avoir un statut défavorable au niveau national et moins défavorable au niveau mondial.

Ce visuel présente, pour chaque taxon, les pourcentages des espèces menacées en France métropolitaine, ainsi que les différents statuts existants : « Eteinte au niveau mondial », « Disparue à l’état sauvage », « En danger critique », « En danger », « Vulnérable », « Quasi-menacée », « Préoccupation mineure » et « Données insuffisantes ». On comprend ainsi que 32% des espèces d’oiseaux de France métropolitaine sont « En danger ».

Une Liste : par qui ?

La Liste rouge nationale est réalisée par le Comité français de l’UICN et l’unité PatriNat, constituée de l’Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Composé d’une équipe de 150 scientifiques, PatriNat est un centre d’expertise qui s’appuie sur la collecte, la gestion et l’analyse de données concernant à la fois les espèces, les milieux naturels et le patrimoine géologique.

La Liste rouge concerne de nombreux taxons (oiseaux, mammifères, reptiles…), son élaboration implique donc plus d’une trentaines d’organisations partenaires telles que la LPO, la Société herpétologique de France (SHF), la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) ou l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), et plus de 500 experts et contributeurs.

Une Liste : pour quoi faire ?

Véritable baromètre de l’état de santé des espèces, la Liste rouge est un outil particulièrement précieux à différents niveaux car elle permet, entre autres :

  • D’identifier les espèces ayant besoin de mesures de conservation, tel qu’un Plan national d’actions.

  • De fournir des arguments pour les études d’impact environnemental réalisées lors des projets d’aménagement.
  • De soutenir la révision des listes d’espèces protégées par la réglementation.
  • De guider les politiques et les stratégies d’action.

La Liste rouge et les oiseaux

On distingue trois statuts de présence des populations d’oiseaux en France : les populations nicheuses (284 espèces ayant fait l’objet d’une évaluation), hivernantes (60 espèces) et de passage, lors de leurs migrations (52 espèces). Alors que l’évaluation concernant les oiseaux hivernants ou migrateurs date de 2011, la Liste rouge nationale des oiseaux nicheurs a été mise à jour en 2016.

Intéressons-nous maintenant au statut de trois oiseaux nicheurs français :

  • Le Chardonneret élégant : “Vulnérable »

Reconnaissable à son masque rouge et ses larges barres alaires de couleur jaune, le Chardonneret élégant est l’un des passereaux les plus caractéristiques. Bien que relativement commun en France, l’étude de cette espèce a permis d’établir un déclin marqué de ses effectifs en France : près de 40 % sur ces dix dernières années. En cause : la modification des pratiques agricoles (recul des jachères et des chaumes hivernaux, qui représentent une source capitale d’alimentation), renforcée par le braconnage.

Pour en apprendre plus sur la famille des fringilles, c’est par ici (clic-clic sur la vignette ci-dessous) :

  • Le Gypaète barbu : « En danger »

Bien qu’impressionnant par sa taille et son mode de vie particulier, la population de l’un des plus grands rapaces d’Europe n’est pas épargnée. Farouche et très sensible aux perturbations de ses sites de reproduction, aux collisions avec des lignes électriques et à la diminution de ses ressources alimentaires, le Gypaète barbu voit ses effectifs stagner. Le vautour est également handicapé par la stratégie de reproduction de son espèce : il peut vivre une quarantaine d’années, sa reproduction est tardive, il produit peu de jeunes à l’envol et les soins parentaux sont particulièrement longs. Autant de facteurs qui ne favorisent pas un renforcement naturel des populations ! Présent en Corse (où l’espèce a connu un fort déclin) et dans les Pyrénées, le Gypaète fait son retour dans les Alpes grâce à un programme de réintroduction en cours depuis les années 80. Son statut « En danger » s’explique par des populations menacées par l’isolement et particulièrement dépendantes des programmes de conservation engagés.

Pour en savoir plus sur le Gypaète barbu, c’est par ici (clic-clic sur la vignette ci-dessous) :

  • Le Pingouin torda : « En danger critique »

Le pingouin torda, un alcidé présenté dans notre article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

En France ne subsiste qu’une population nicheuse relictuelle de pingouins torda, en Bretagne. Entre 20 et 40 couples nichent sur trois sites : les Sept-Iles, le cap Fréhel et l‘île Cézembre. Pourquoi si peu de couples nicheurs ? Tout d’abord parce que la France est en limite méridionale de l’aire de répartition du Pingouin torda. Pour autant, la population bretonne comptait 500 couples dans les années 60. Les pollutions maritimes par hydrocarbures et les captures accidentelles dans les filets maillants sont les principales menaces qui font du Pingouin torda l’oiseau marin le plus menacé en France et une espèce classée « En danger critique » dans la Liste rouge nationale des oiseaux nicheurs de France.

Pour en savoir plus sur les oiseaux rares à observer en France, c’est par là (clic-clic sur la vignette ci-dessous) :

5 oiseaux rares à observer en France

Et c’est tout pour aujourd’hui !

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Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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