La saison avance et les oiseaux défilent dans nos cieux automnaux ! Les hivernants commencent doucement mais sûrement à montrer le bout de leur bec. Et parce qu’elles sont bien connues du public, familières des jardins ou particulièrement impressionnantes, certaines espèces se laissent assez facilement observer. Présentation de 4 espèces à observer durant ces mois d’octobre et de novembre :
La Grue cendrée
Voilà un oiseau bien connu (et aimé) du grand public, symbole de la migration, en particulier durant l’automne : la Dame grise ou la Grue cendrée ! En vol, son cri, un « krrooh » perçant, est caractéristique et se repère de très loin.
Ses critères d’identification : de grandes pattes fines, un cou très allongé, une taille imposante (allant jusqu’à 150cm de hauteur) et, à l’exception de deux espèces (la Grue demoiselle et la Grue de Paradis), une zone de peau dépourvue de plumes et colorée de rouge du fait d’afflux sanguins: difficile de confondre une grue avec un autre oiseau !
L’observer en ce moment : en octobre, de grands groupes de grues cendrées partent rejoindre leurs zones d’hivernage. Il est alors possible d’observer de grands vols, des formations en « V » évoluant à haute altitude. Ces vols sont sonores, les individus échangeant fréquemment entre eux. Lors de la migration postnuptiale, les grues cendrées partent en voyage en famille. Il est alors possible de distinguer les adultes des juvéniles qui ont un cri un peu plus aigu que les adultes.
Pour suivre la migration des grues cendrées au jour le jour, je vous recommande vivement le site internet géré par la LPO Champagne-Ardenne : cliquez ici !
Pour en savoir plus sur cette famille d’oiseaux, retrouvez l’article qui lui est consacré (clic-clic sur la vignette!) :
Le Balbuzard pêcheur
Attention, impressionnant rapace en approche ! Entre 145 et 170cm (comme souvent chez les rapaces, les femelles sont de taille plus imposante que les mâles), le Balbuzard pêcheur est un rapace qui ne passe pas inaperçu. Ses ailes sont longues, son plumage contrasté et un masque sombre encadre des yeux jaunes. La technique de pêche de cet oiseau piscivore, un impressionnant plongeon les serres tendues vers l’avant, rend cette espèce unique en son genre !
Ce migrateur au vol puissant est classé « Vulnérable » dans la Liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine. En 2019, on comptabilisait 87 couples reproducteurs en France, près de 120 jeunes à l’envol et une tendance à l’accroissement des effectifs.
L’observer en ce moment : malheureusement, on observe beaucoup moins facilement le Balbuzard pêcheur que les grues cendrées ! Mais pour notre plus grand bonheur, il fait des haltes régulières sur ses trajets migratoires, au printemps et à l’automne. Il choisit des zones favorables où il trouvera une ressource alimentaire pertinente (fleuve, étang…). Le Balbuzard pêcheur peut rester quelques jours ou quelques semaines en halte, avant de reprendre sa route.
Pour en savoir plus sur ce rapace épatant et le Plan National d’Actions en cours, c’est juste là : cliquez ici
Le Rougegorge familier
Même si vous ne connaissez pas beaucoup les oiseaux, impossible que vous n’ayez jamais croisé celui-ci ! Le Rougegorge est une espèce de notre quotidien, où que l’on habite. Petit oiseau rondouillard, paré d’une grande zone orange sur tout le devant du corps, le Rougegorge familier est un visiteur régulier de nos jardins, bien qu’il soit avant tout un oiseau des forêts.
Il se reconnait de loin par la partie flamboyante de son plumage mais également par son comportement, inhabituel chez les oiseaux des jardins : il est solitaire et surtout, très territorial. Le Rougegorge se montre particulièrement vindicatif, que ce soit en période de reproduction ou à l’automne. En effet, trouver un territoire recélant des ressources alimentaires accessibles est une condition indispensable pour survivre à l’hiver arrivant, il faut donc vaillamment le défendre.
L’observer en ce moment : s’il semble avoir « envahi » nos jardins actuellement, c’est parce que le Rouge-gorge familier est une espèce dite “migratrice partielle”. Sous nos latitudes, ils sont le plus souvent sédentaires car les conditions de vie leur permettent de trouver de quoi se nourrir tout au long de l’année. Mais dans le nord de son aire de répartition, le Rougegorge est migrateur. Il quitte ses aires de reproduction devenues inhospitalières pour descendre vers le sud (Espagne, pourtour méditerranéen, abords du Golfe Persique) et va passer par nos jardins en escale migratoire.
Pour en savoir plus sur cette famille d’oiseaux, retrouvez l’article qui lui est consacré (clic-clic sur la vignette !) :
Le Pinson des arbres
Membre de la famille des fringilles, tout comme le Verdier d’Europe et le Chardonneret élégant, le Pinson des arbres est un habitué de nos jardins, bien qu’il soit, à l’origine, un habitant privilégié des forêts. On reconnaît les mâles à leur plumage bariolé, composé de gris-ardoise, de brun, de noir et de blanc (au niveau des barres alaires), et par leur bec gris-bleuté.
Dans nos régions, les pinsons des arbres sont le plus souvent sédentaires, exploitant globalement les mêmes zones toute l’année. Mais les populations nordiques, elles, se reproduisent au nord et hivernent au sud. Elles entament donc de grands voyages migratoires.
L’observer en ce moment : en Europe de l’Ouest, lors des deux vagues migratoires (pré et post-nuptiale), les pinsons des arbres sont les oiseaux les plus nombreux en terme d’effectifs, survolant le pays par vagues de milliers d’individus. Les passages sur les couloirs migratoires peuvent être impressionnants. Ainsi, le 18 octobre dernier, les spotters du site du Cap-Ferret ont assisté à un passage hors norme : 383 329 pinsons des arbres en une matinée ! Un record en France et pour ce site suivi par la LPO.
Vous pouvez visualiser un extrait de ces vagues de pinsons grâce à la vidéo réalisée par la LPO : cliquez ici !
Pour en savoir plus sur cette famille d’oiseaux, retrouvez l’article qui lui est consacré (clic-clic sur la vignette !) :
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Sources et recommandations :
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Photographies (dans l’ordre d’utilisation) : Agustín Povedano, Mathew Schwartz, Pete Godfrey, moments in nature by Antje Schultner
- Sites web : www.oiseaux.net
- Image à la Une : Fred Moon
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