Durant les mois de juin et de juillet, la saison de reproduction bat son plein chez les oiseaux. Tous les migrateurs sont arrivés et largement occupés par leur progéniture. Dans le précédent numéro des « Oiseaux du moment« , nous nous étions intéressés aux migrateurs de retour sur leur site de reproduction. Dans le présent épisode, nous allons donc nous intéresser à trois espèces dont les juvéniles vont commencer à prendre leur envol !
Une chute libre en guise d’envol : le Martinet noir
Acrobate de nos cieux, le Martinet noir a besoin, pour élever sa nichée, d’un endroit confiné et en hauteur afin de pouvoir l’atteindre aisément en vol. Pour cette raison, il apprécie tout particulièrement les ouvertures donnant sur les combles d’un toit. Il y accèdera par un petit espace et il pourra ensuite ramper jusqu’au nid si besoin, à l’aide de ses courtes pattes équipées de griffes.
Chez les martinets, la réussite de l’envol peut se révéler assez aléatoire. Le juvénile reste au nid tant qu’il n’est pas apte à voler et à se nourrir. En effet, une fois envolé, il ne pourra compter sur l’aide de ses parents, il devra se débrouiller seul ! Lorsqu’il quitte l’anfractuosité qui l’abritait jusque-là, il doit battre des ailes et s’élever rapidement. Or, il n’a parfois pas l’habileté ou la force nécessaire. Il est alors possible de trouver de jeunes martinets au sol, trop handicapés par la longueur démesurée de leurs ailes pour pouvoir redécoller par eux-mêmes. Ces envols ratés sont beaucoup plus nombreux lorsque les températures sont élevées et que la cavité où se trouve le nid se transforme en fournaise. Les juvéniles luttant pour leur survie sautent dans le vide, parfois même sans avoir ni plumes neuves ni aptitude de vol.
En cas de découverte d’un jeune Martinet au sol, il est primordial de contacter au plus vite le centre de soins pour la faune sauvage le plus proche. En effet, ces oiseaux ont un régime alimentaire et une anatomie particulière, ils nécessitent une prise en charge réalisée par des professionnels. Il ne faut jamais tenter de les nourrir par ses propres moyens !
Pour en savoir plus sur la famille des martinets, retrouvez ci-dessous l’article qui lui est consacré :
Un juvénile très bavard : la Mésange charbonnière
Nous l’avions évoqué dans l’article « 5 poussins…vraiment épatants !« , les poussins de mésanges sont très faciles à repérer actuellement car ils sont particulièrement bruyants. Alors que chez la plupart des espèces, les juvéniles se font discrets durant la période qui suit leur envol afin d’éviter de se faire repérer par les prédateurs, les jeunes mésanges ne cessent de piailler et de quémander l’attention de leurs parents.
Ces petits cris stridents qui ponctuent actuellement l’ambiance sonore de votre jardin vous indique une chose : les juvéniles des mésanges charbonnières sont sortis du nid ! (et c’est peut-être même la seconde nichée de l’année)
La courte vidéo ci-dessous vous donnera une idée de l’allure des juvéniles de mésange charbonnière ainsi que leurs cris, qu’on entend en fond sonore.
Par ces cris incessants, les jeunes gardent un lien avec les parents et peuvent être localisés. Ainsi, toute la nichée peut débuter son émancipation et ses apprentissages tout en étant en lien étroit avec les adultes qui continuent de les nourrir. Chez les mésanges charbonnières, l’émancipation complète n’interviendra qu’au bout de 4 semaines.
Vous avez trouvé un oisillon ? L’infographie ci-dessous (téléchargeable en cliquant sur l’image), vous indiquera les bons gestes en fonction de la situation rencontrée.
L’émancipation de tous les dangers : le Gravelot à collier interrompu
Le Gravelot à collier interrompu fait partie de la famille des limicoles, ces oiseaux spécialistes de l’exploitation des vasières. S’il est nicheur en France, il est particulièrement rare, à peine 1500 couples. De petite taille (une quinzaine de centimètres), les adultes ne sont pas faciles à repérer sur une plage, et ce malgré leur comportement nerveux, toujours aux aguets. Et le poussin n’est qu’une minuscule boule de plumes à grandes pattes, comme le montre la photo ci-dessous.
Une si petite taille le rend totalement vulnérable au dérangement et à la prédation, d’autant plus qu’il n’est pas volant. Et il n’est pas le seul à être en danger : tous les oiseaux nichant au cœur des dunes de sable rencontrent les mêmes problématiques.
Le dérangement répété provoqué par nos diverses activités impacte durablement la bonne santé de leurs populations, un dérangement responsable de l’échec de bien des couvées. En effet, ces espèces ne construisent pas de nid élaboré mais se contentent bien souvent d’une simple dépression dans le sol. C’est pour cette raison que leurs œufs présentent une couleur et des motifs permettant de les confondre avec le substrat. Inconvénient de l’ingénieux stratagème : l’humain ne les voit pas toujours au moment d’installer sa serviette.
Parce qu’on ne les observe pas du premier abord, soyez extrêmement attentif en ce moment lors de vos journées à la plage. Beaucoup moins bruyant que les petits de mésanges, les juvéniles des oiseaux nichant dans le sable réclament plus d’attention de notre part.
Le reportage de Marie Wild ci-dessous vous permettra d’en savoir plus sur le cycle de vie du Gravelot à collier interrompu et sur les actions de conservation mises en place pour préserver cette espèce protégée.
Pour compléter, voici quelques conseils pratiques pour profiter de votre sortie à la plage en adoptant un comportement responsable :
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ?
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Sources et recommandations :
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Photographies (dans l’ordre d’utilisation) : hedera.baltica, Katy Wrathall, cknara, Changhua Coast Conservation Action
- Sites web : www.oiseaux.net
- Image à la Une : Katy Wrathall
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