Poursuivons notre Série de l’hiver avec le portrait d’un oiseau inféodé aux zones humides, un plongeur hors pair au plumage discret en hiver : le Grèbe à cou noir !
Le Grèbe à cou noir : fiche d’identification
Le Grèbe à cou noir en plumage internuptial
Les plans d’eau sont des milieux particulièrement intéressants à observer en hiver puisque de nombreuses espèces d’oiseaux viennent y passer la mauvaise saison. Et il n’y a pas que les Anatidés ! Les représentants de la famille des Podicipédidés, les grèbes, ne sont pas en reste.
Les membres de cette famille étonnante présentent des points communs sur le plan anatomique : un corps allongé en fuseau, des pattes non palmées mais aux doigts lobés, un bec pointu, une queue courte. Ces caractéristiques anatomiques leur permettent d’être parfaitement adaptés à la vie aquatique. Certaines espèces préfèrent les plans d’eau douce mais beaucoup fréquentent les zones littorales en période hivernale.
Le Grèbe à cou noir est un représentant des Podicipédidés de petite taille. C’est le plus sociable de sa famille, on peut l’observer en hiver en compagnie de nombreux autres congénères. Comme les autres espèces de grèbes, il se distingue par un plumage nuptial bien différent de son habit d’hiver.
Le Grèbe à cou noir en trois chiffres :
- Taille : de 34cm
- Envergure : de 56 à 60cm
- Poids : 250 à 350g
Où observer le Grèbe à cou noir ?
Les trois sous-espèces de Grèbe à cou noir s’observent sur la majorité du globe. Le plus souvent, aires de reproduction et zones d’hivernage sont disjointes. Le Grèbe noir est un migrateur partiel, une bonne partie des individus peut ne pas entamer de migration et s’observer à l’année sur les plans d’eau.
Ses habitats de prédilection
De l’eau, de l’eau, de l’eau…Point de grèbe sans eau ! Que ce soit en hivernage, sur ses lieux de reproduction, pour se nourrir, à toutes les étapes de son cycle de vie, le Grèbe à cou noir a besoin d’eau.
En période nuptiale, il privilégie les plans d’eau douce présentant une végétation importante sur les rives (phragmites, joncs…), milieux lui fournissant une riche ressource alimentaire.
En hiver, le Grèbe à cou noir préfère se regrouper avec ses congénères sur les eaux côtières, les baies, les grands plans d’eau salés voire même les marais salants.
Au menu du Grèbe à cou noir
Comme tous les membres de sa famille, le Grèbe à cou noir est un excellent plongeur (et apnéiste !). Cette aptitude lui permet de naviguer entre deux eaux et d’y chasser macro-invertébrés aquatiques, larves et adultes d’insectes, petits crustacés, voire petits vertébrés aquatiques et leurs larves. Ils sont également capables d’atteindre le fond du plan d’eau et d’y piquer du bec ses proies qui tentaient de s’y réfugier.
Le temps des amours
Le Grèbe à cou noir en plumage nuptial
Lorsqu’ils arrivent sur leur lieux de nidification, les grèbes à cou noir ont revêtu leur tenue d’apparat. Le corps est désormais contrasté de noir et de châtain clair. De longues plumes couleur or s’étirent en arrière de l’œil rouge vif. Une fois ce plumage revêtu, il est temps de parader !
Les parades nuptiales de la famille des grèbes sont bien connues du grand public car elles sont complexes et extrêmement codifiées. La répétition de ces postures de façon synchrone chez le mâle et la femelle, appariés au cours de l’hiver, sont indispensables pour créer le lien entre eux et le réaffirmer tout au long de la saison de reproduction. En plus des postures, les grèbes exhibent leurs belles plumes ornementales en bombant leur calotte noire et en tournant la tête.
Comme chez les autres espèces de grèbes, le nid sera aménagé sur une sorte de radeau flottant, construit sur de la végétation aquatique affleurante ou émergée. Il est composé de végétaux en décomposition. Les deux adultes continueront à l’alimenter en matériaux afin que les œufs restent toujours au sec. Les deux adultes vont se charger de la couvaison. Une fois les petits nés, vite, tout le monde quitte le nid !
A l’instar du Grèbe huppé, les parents n’hésitent pas à servir de transport en commun pour leurs petits qui montent sur leur dos. Les premiers jours de vie des poussins, lorsque l’adulte plonge à la recherche de nourriture, les petits restent « collés » sous les ailes ! Les jeunes cesseront de monter sur le dos de leurs parents au bout d’une dizaine de jours, lorsqu’ils commenceront eux-mêmes à plonger.
Si on l’observe en nombre en hiver, le Grèbe à cou noir se reproduit en France. De part ses exigences écologiques, on retrouve les principales populations nicheuses dans les régions riches en étangs (Dombes, Brenne, Sologne, Camargue…).
Attention au plumage d’hiver !
A la mauvaise saison, le Grèbe à cou noir en plumage internuptial peut se confondre avec le Grèbe esclavon (photo ci-dessous). On peut retenir trois critères d’identification importants :
- le noir de la calotte descend jusque sous l’œil chez le Grèbe à cou noir alors que les joues du Grèbe esclavon sont d’un blanc pur;
- le bec est légèrement retroussé. Le bec du Grèbe esclavon est droit, avec une pointe claire;
- la calotte est bombée quand la tête du Grèbe esclavon est plate, le front fuyant.
Un Grèbe esclavon en plumage internuptial
Et pour finir cet article en douceur et visualiser les différentes caractéristiques de son plumage internuptial, quelques images d’un Grèbe à cou noir en pleine toilette !
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest et LinkedIn.
Sources et recommandations :
- Sources web : www.oiseaux.net
- Crédit photos : gilgit2, tombenson76
- Image à la Une: gilgit2 on Visualhunt