Après la Bernache cravant, tournons-nous vers un autre représentant de la famille des Anatidés, un oiseau qui, lui aussi, débarque sur bon nombre de nos plans d’eau une fois le froid venu : la bien nommée Sarcelle d’hiver !
La Sarcelle d’hiver : fiche d’identification
On reconnait aisément la Sarcelle d’hiver au milieu d’un banc de canards sur un plan d’eau : il s’agit du plus petit canard de surface d’Europe ! Par rapport aux autres espèces d’anatidés, la Sarcelle d’hiver est clairement un poids plume : 400 g au maximum. Pour faire une comparaison avec le canard le plus connu, le Canard colvert, celui-ci affiche jusqu’à 1,4kg sur la balance.
Comme chez la plupart des anatidés, le dimorphisme sexuel est très marqué en période de reproduction. Le mâle se distingue par un plumage coloré à certains endroits, notamment sa tête. Celle-ci présente une couleur marron avec, de chaque côté, une large bande verte sombre qui englobe son œil. Le bec est fin et gris sombre. De chaque côté du corps, on observe une raie blanche soulignée de noir avec, vers l’arrière, une zone d’un vert émeraude. Au niveau du dessous de la queue se distingue une zone caractéristique jaune pâle entourée de noir.
A l’inverse, la femelle présente un plumage d’un brun très discret qui lui permet de se camoufler dans la végétation lorsqu’elle couve ses œufs. Son miroir, la large zone verte au niveau des ailes, est un point commun avec le mâle. La base de son bec est plus pâle par rapport à celui du mâle, de couleur uniforme.
La Sarcelle d’hiver en trois chiffres :
- Taille : de 43 cm
- Envergure : de 54 à 59 cm
- Poids : 250 à 400g
Où observer la Sarcelle d’hiver ?
La Sarcelle d’hiver a une aire de répartition particulièrement large, on la retrouve notamment sur tout le continent eurasiatique. La grande majorité de la population est migratrice : elle quitte les zones nordiques de reproduction pour rejoindre ses régions d’hivernage, dans le sud-ouest de l’Europe, autour bassin méditerranéen…et jusqu’en Afrique ! Si nous la rencontrons principalement sous nos latitudes en hiver, elle peut être présente toute l’année dans certaines régions, au nord de la France.
Ses habitats de prédilection
Originale, la Sarcelle d’hiver ne fréquente pas tout à fait le même type d’habitats selon la période de l’année. En effet, au printemps, elle recherche les petits plans d’eau douce et les marais peu profonds aux berges bien végétalisées où elle peut trouver des zones de nidification à l’abri des prédateurs potentiels. En revanche, lorsqu’elle arrive sur ses zones d’hivernage, elle devient moins « exigeante ». Elle n’hésite pas à fréquenter des plans d’eau beaucoup plus grands, des milieux saumâtres, des vasières en zone littorales…Elle s’y mêle alors avec ses congénères ou d’autres espèces de canards, en particulier le Canard colvert.
Au menu de la Sarcelle d’hiver
La Sarcelle d’hiver a beau jouer dans la catégorie « poids-plumes », pour autant, elle consacre un temps très important à la recherche de nourriture ! Ainsi, elle s’envole vers des marais peu profonds où elle passera une bonne partie de la nuit à s’alimenter. Une fois repue, elle quitte ses zones dites « de gagnage » et rejoint une zone de repos, généralement située à quelques kilomètres, où elle passera la journée.
Comme chez beaucoup d’espèces, le régime alimentaire de la Sarcelle d’hiver évolue selon la période de l’année et son cycle de vie. Ainsi, elle privilégiera les mollusques, vers, insectes et crustacés en période de reproduction où elle a besoin d’un apport plus important de protéines. En revanche, en hiver, elle s’adapte à son lieu d’hivernage et recherchera les graines de plantes aquatiques qu’elle recueille en filtrant la vase grâce à son bec.
Le temps des amours
Si les sarcelles d’hiver se reproduisent, comme bon nombre d’oiseaux, au printemps, la formation des couples débute bien plus tôt, dès l’automne. Les mâles sont alors bien identifiables à leur parfait plumage nuptial. Durant les parades nuptiales, qu’il est possible d’observer sur les sites d’hivernage, les mâles deviennent particulièrement bavards. Ils exhibent aux femelles les parties les plus colorées de leur plumage, tout en adoptant des postures menaçantes à l’encontre des autres mâles. En effet, chaque femelle va être courtisée par plusieurs mâles, ce qui rend les parades parfois…musclées. Les partenaires resteront appariés le temps de la saison de reproduction, soit environ 7 à 8 mois.
Comme bon nombre d’autres espèces de canards, la Sarcelle d’hiver pond dans un nid sommaire, une simple dépression dans le sol. Les petits sont nidifuges et quitteront quasiment immédiatement le nid pour rejoindre le plan d’eau, située non loin du nid.
Sarcelle d’hiver…ou d’été ?
On connait donc désormais mieux la Sarcelle d’hiver mais saviez-vous qu’elle avait une cousine : la Sarcelle d’été. Contrairement à notre petit anatidé, elle est la seule espèce de canard à quitter notre territoire en hiver…comme son nom l’indique ! Elle hiverne en effet en Afrique et viendra nous rendre visite entre les mois d’avril et de septembre.
Un peu plus grande que la Sarcelle d’hiver, le mâle en plumage nuptial est aisément identifiable par la large blanche blanche allant de l’avant de son œil à l’arrière de la tête.
Et pour parfaitement différencier Sarcelle d’été et Sarcelle d’hiver, voici quelques images d’illustration !
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Sources et recommandations :
- Sources web : www.oiseaux.net
- Crédit photos (dans l’ordre d’utilisation) : Corine Bliek, Frank.Vassen, gilgit2, wolfpix, gilgit2, Radovan Václav
- Image à la Une : MikeLane45 on VisualHunt.com