Aujourd’hui, alors qu’une bonne partie d’entre vous part en vacances ou s’apprête à le faire, nous inaugurons notre série de l’été ! Jusqu’au 28 août, nous vous présenterons chaque semaine un oiseau que vous êtes susceptible de rencontrer sur vos lieux de villégiature. Cette semaine, nous nous intéressons à un oiseau commun en France : la Mouette rieuse.
La Mouette rieuse : fiche d’identification
Cet oiseau est certes commun mais le connaissez-vous vraiment ?
La Mouette rieuse, Larus ridibundus de son petit nom latin, fait partie de la famille des Laridés, une famille d’oiseaux regroupant les différentes espèces de mouettes, des goélands, des sternes ou des becs-en-ciseaux. Elle est un Laridé de taille moyenne, plus petite que la grande majorité des goélands.
En quelques chiffres :
- Taille : 43 cm
- Envergure : 94 à 110 cm
- Poids : 225 à 350g (~le poids d’une boite de 6 œufs de poule). Le mâle est plus lourd que la femelle.
- Longévité : 25 à 32 ans
Le bec et les pattes sont rouges. Les plumes des ailes les plus externes, les rémiges primaires, sont noires à leur extrémité. Lorsque l’oiseau est posé, les ailes repliées, ces bordures noires donnent l’impression que la mouette présente une queue noire, alors qu’elle est en réalité blanche. Les bordures antérieures des ailes sont blanches.
En période nuptiale, la Mouette rieuse arbore un capuchon sur la tête, de couleur brun-chocolat. Il ne couvre pas la nuque, contrairement à la Mouette mélanocéphale, dont le capuchon noir descend bas sur la nuque. Dès la fin de la période nuptiale, dans l’été, ce capuchon disparaît au profit d’une petite tâche derrière l’œil, comme on le voit sur la photo ci-dessus.
Souvent confondue avec les espèces de goélands, la Mouette rieuse s’en distingue par un poids plus petit, une allure élégante et un bec très fin et pointu.
Où voir les mouettes rieuses ?
Si vous partez en vacances au bord de la mer, vous apercevrez forcément des mouettes rieuses. Et pourtant, c’est la moins marine de nos mouettes ! Elle se reproduit principalement à l’intérieur des terres, en Brenne par exemple. La Mouette rieuse ne se déplace sur les côtes que pour y passer la mauvaise saison. Elle se plaît dans toutes les zones humides : marais, étangs, tourbières, prairies humides, le long des fleuves…Ainsi, 88% des effectifs français nichent en eau douce. Durant l’hiver, elle peut se révéler citadine. Leur opportunisme alimentaire s’accommode bien de la vie en ville !
Au menu de la Mouette rieuse
Notre mouette a un régime très varié. Ainsi, elle consomme toutes sortes d’invertébrés : crustacés, mollusques, vers, insectes et larves. Les poissons ne constituent finalement que 5% de son régime alimentaire. De plus, elle est capable d’aller voler des œufs, notamment sur les nids de ses voisines. Micromammifères et amphibiens complètent le menu. En bonne opportuniste, elle ne dédaigne pas un petit tour du côté des décharges à ciel ouvert !
Le temps des amours
La Mouette rieuse niche en colonies à partir de la mi-février et mars, dans des zones humides, des marais. C’est la femelle qui choisit l’emplacement du nid, sur de la végétation aquatique émergée ou sur des îlots couverts de végétation. Les mouettes rieuses sont monogames. Elles reviennent chaque année sur le même nid. Pour se nourrir durant la couvaison, elles établissent le nid non loin d’espaces dégagés, comme des champs ou des prés.
L’accouplement a lieu après la parade nuptiale, qui se termine par une offrande du mâle à la femelle (il régurgite de la nourriture à destination de sa dulcinée). À partir de la seconde partie du mois d’avril, la femelle pond de 1 à 4 œufs. Le couple va couver à tour de rôle pendant une vingtaine de jours. Les envols des jeunes auront lieu à partir de juin. En juillet, les colonies sont désertées.
Une espèce migratrice
La Mouette rieuse est une espèce très répandue dans toute l’Eurasie, de l’Islande au Kamchatka. On l’observe également en Amérique du nord. Il est possible d’observer des mouettes rieuses en France toute l’année : ce sont des individus hivernants. Comme nous l’avons vu, elles ont tendance à se regrouper sur les côtes durant la mauvaise période. Pour les migratrices, elles quittent les zones de reproduction durant l’été pour rejoindre les côtes atlantiques de l’Espagne et du Maroc voire dans le bassin méditerranéen occidental. Quelques-unes d’entre elles atteignent l’Afrique tropicale de l’Ouest. De plus, de très nombreux oiseaux en provenance du centre et du nord de l’Europe viennent passer l’hiver en France.
Entre copines
La Mouette rieuse est une espèce grégaire : elle recherche toujours la compagnie de ses congénères. Que ce soit pour les activités de nourrissage ou de repos, elle reste en groupes. C’est une grande bavarde : comme souvent chez les oiseaux grégaires, elle ne cesse de communiquer avec ses semblables. Ses cris rauques ressemblent à des ricanements, d’où son nom.
Près des côtes, elle est souvent vue en train de suivre les bateaux pour récupérer quelque menu fretin. Globalement, elle est très opportuniste et n’est pas vraiment effrayé par l’humain, hors période de reproduction. La Mouette rieuse est également capable d’acrobaties aériennes incroyables, notamment pour faire lâcher une proie à un autre oiseau.
Et c’est la fin de cet article ! Envie de tester vos connaissances sur cette petite mouette étonnante ? Voici un mini bird-quiz avec quelques questions inédites !
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Sources et recommandations :
- Crédits photographiques (dans l’ordre d’utilisation) : hedera.baltica, jttoivonen
- Oiseaux de France, Ed.Artemis
- Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine, Biotope Editions
- Guide des oiseaux du Bassin d’Arcachon, Ed.Sud Ouest
- Quel est donc cet oiseau? Ed.Nathan
- Image à la Une: Ingo Ellerbusch