Dans cet article, on s’attache à identifier les oiseaux grâce à leur comportement. Ce paramètre est parfaitement complémentaire avec des critères d’identification purement anatomique et physique mais est trop souvent négligé. Voici donc quelques exemples de comportements faciles à observer !
Canards: de surface ou plongeur ?
Vous voici donc devant un plan d’eau, à observer les oiseaux. Vous avez repéré qu’il s’agit de canards ? C’est déjà une belle étape franchie ! En étant attentif à leur comportement, vous allez pouvoir déterminer s’il s’agit de canards de surface ou de canards plongeurs, étape indispensable avant de pouvoir déterminer l’espèce.
- Les canards de surface, comme le Canard colvert (photo ci-dessus), ont tendance à rester, comme leur nom l’indique, en surface. Ils peuvent se nourrir soit à terre soit dans l’eau, en basculant l’avant du corps seulement.
- Il peut leur arriver de plonger très vite dans l’eau, le plus souvent pour éviter un danger. Ils remontent alors tout aussi vite à la surface, un peu à la manière d’un bouchon !
- Enfin, les canards de surface n’ont aucune difficulté à se mouvoir au sol, leurs pattes étant situées au niveau du centre de leur corps.
A l’inverse, les canards plongeurs, comme le Fuligule morillon (voir photo ci-dessous) présentent les caractéristiques suivantes :
- La ligne de flottaison des canards plongeurs est plus basse que celle des canards de surface : ils paraissent « enfoncés » dans l’eau.
- Ils plongent très aisément et pendant de longues secondes. Ils peuvent donc vivre dans des habitats très variés, que ce soit sur des plans d’eau douce qu’en mer. Leur recherche de nourriture est active, certaines espèces se nourrissent de petits poissons, proies inconnues chez les canards de surface.
- Enfin, les canards plongeurs ne sont que peu adaptés à une marche terrestre. Ils se déplacent très maladroitement car leurs pattes, utilisées pour la propulsion sous l’eau, sont placées à l’arrière de leur corps.
Rapaces : milans, buses & faucons
Les rapaces, que l’on observe très souvent en vol, peuvent se révéler être un vrai casse-tête d’identification. Première étape importante : tenter de déterminer la taille. L’oiseau est-il très grand, grand, moyen ou petit ? Une fois que vous avez « classé » l’oiseau dans une catégorie de taille, voici quelques pistes d’identification pour les rapaces les plus communément observés :
- Les milans sont des rapaces diurnes qui sont d’excellents planeurs. Leur queue, parfait gouvernail, est souvent tournée. Le Milan royal présente une longue queue fourchue, même si elle est étalée, très caractéristique. Le Milan noir, quand à lui, présente une queue plus courte, à l’échancrure plus faible. Le Milan royal (photo ci-dessous) est un rapace plutôt svelte et d’allure élégante, quand son cousin est plutôt trapu.
- La Buse variable pratique, comme ses cousins les milans, le vol à voile. Sa queue est en revanche arrondie et souvent étalée. Elle est également aisément observable perchée sur des poteaux, voire à terre dans les champs. Ses cris sont fréquents, une sorte de « miaulement » souvent répété.
- Le Faucon crécerelle est un petit rapace commun et facilement visible en bord de route, que ce soit à la campagne ou vers des zones plus urbanisées. Son vol en stationnaire, dit « en Saint-Esprit », le rend particulièrement identifiable. Il chasse souvent isolément de ses congénères.
Limicoles : du plus petit au plus grand
Les limicoles, ces oiseaux spécialistes des vasières, ne sont pas toujours simples à déterminer, loin de là. C’est d’autant plus difficile pour les individus isolés : un groupe de limicoles fournit en effet des indications de taille, de poids, de comportements qui permettent de comparer les espèces les unes aux autres et ainsi faciliter leur détermination.
- Les bécasseaux variables sont petits et souvent trapus. Leurs pattes sont courtes et leur bec très sensible leur permet de détecter des proies vivant dans la vase. Ils ne nagent pas mais se contentent de mettre les pieds dans l’eau. Les bécasseaux variables recherchent leur nourriture dans la vase en troupes denses.
- Le Chevalier gambette est de taille plus importante que le Bécasseau variable. Il s’aventure dans des zones d’eau un petit peu plus profonde mais ne nage pas. Il est capable de se nourrir sans s’arrêter de marcher, accompagné de ses congénères mais en groupes lâches.
- Le Courlis cendré est un limicole de taille imposante. La forme recourbée et la taille importante de son bec le rendent aisément identifiable. Il s’aventure jusqu’au ventre dans l’eau afin de trouver de quoi se nourrir. Il marche calmement et sans précipitation sur les vasières et les marais salés. Son grand bec lui permet de capturer des vers de vase et des invertébrés.
Oiseaux des jardins : pas si communs…
Les oiseaux des jardins sont parfois devenus tellement communs à nos yeux, du fait de leur présence quotidienne dans notre environnement, que nous n’y prêtons plus guère attention! Pourtant, certains comportements caractéristiques devraient nous les rendre d’autant plus passionnants. Par exemple, saviez-vous que:
- La Bergeronnette grise est très aisément reconnaissable au mouvement de sa queue qu’elle ne cesse d’agiter de bas en haut? Elle est souvent visible sur les toits ou au sol où elle capture des insectes en effectuant de petits bonds.
- Le Troglodyte mignon, petite boule de plumes marron, toute rondelette, se reconnait grâce à sa queue courte toujours dressée, à sa silhouette dressée et à son chant très vif pour un oiseau de cette taille.
- Le Merle noir se reconnait par son attrait pour le sol où il sautille, marche, court, s’arrête puis repart.
- Le Rougegorge se nourrit souvent à découvert sur les pelouses. Il est bien souvent seul dans un jardin car très territorial: un deuxième Rougegorge dans le jardin et c’est la bagarre assurée!
- La Grive musicienne est la seule de sa famille à casser la coquille des escargots, proies qu’elle affectionne particulièrement, sur une pierre ou sur le sol.
- La Mésange bleue est très agile et se nourrit très fréquemment le ventre en l’air. D’un tempérament plutôt bagarreur, elle fréquente assez peu le sol.
- La Mésange charbonnière quand à elle préfère fréquenter les arbres et les buissons. Elle n’hésite pas à s’associer à d’autres groupes de mésanges en hiver. Plutôt commune, la Mésange charbonnière s’habitue vite à la présence humaine…D’autant plus si la mangeoire est bien approvisionnée en hiver !
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Avec ces quelques indications, vous avez pu voir que le comportement des espèces d’oiseaux est un paramètre important à prendre en compte lors de l’identification. Seul ou en groupe ? Au sol ou dans les arbres ? Un vol plané ou plus nerveux ? Identifier un oiseau demande donc de prendre en compte un certain nombre de variables. Leur plumage, leur taille, leur habitat, l’époque de l’année mais également…leur comportement !
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest et LinkedIn.
Sources et recommandations :
- Site : www.oiseaux.net
- Crédits photos (dans l’ordre d’utilisation) : Håkon Helberg, gilgit2, GemengenHeng, LB Photos. , gilgit2, alexislours
- Livre : « Identifier les oiseaux par leur aspect, leur comportement et leur habitat« , D.Couzens, Ed.Artémis
- Image à la Une : Benoit Gauzere