Cette semaine, partons de nouveau (Le premier épisode est ici) à la découverte des requêtes Google sur les oiseaux : quelles sont les questions les plus fréquentes posées à leur sujet ?
Pourquoi les oiseaux migrent-ils ?
Si les oiseaux parcourent de plus ou moins longues distances en fonction des saisons, ce n’est pas une question de météo et de températures (nous observons des oiseaux dans notre jardin durant l’hiver) mais une question de nourriture. En quelque sorte, on peut dire que les oiseaux suivent leurs ressources alimentaires. Au cœur de l’hiver, difficile de trouver dans la neige des insectes à se mettre dans le bec…Mieux vaut rejoindre des régions plus au sud dont le temps clément permettra aux oiseaux insectivores d’y débusquer de quoi se nourrir.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi remontent-ils dans nos régions et ne restent-ils pas au sud ? Tout simplement car, au printemps, une fois la période de reproduction arrivée, ils entreraient alors en compétition (pour les nids, par exemple) avec les oiseaux locaux. Mieux vaut perdre un peu d’énergie à voler sur des kilomètres et avoir le choix de l’emplacement de son nid, de son partenaire ainsi que des ressources alimentaires plus importantes.
Pour en savoir plus sur la migration des oiseaux, je vous conseille de découvrir les articles suivants du Bird-Blog qui ont abordé le sujet en détail:
- « On the road again: la migration des oiseaux »
- La trilogie La migration des oiseaux: « Choisir sa voie« , « En vol« et « En mode GPS«
Pourquoi les oiseaux chantent-ils le matin ?
Lorsqu’arrive le printemps, et avec lui les parades nuptiales des oiseaux, débute ce que l’on appelle « le chœur de l’aube ». Entre mars et juillet, plus précisément en mai et en juin, les oiseaux commencent à chanter environ une demi-heure à une heure et demi avant le lever du soleil. Il s’agit surtout de passereaux: Merle noir, Grive musicienne, Rougegorge familier, mésanges…Plusieurs raisons expliqueraient ce chant matinal :
Tout d’abord, les mâles, auteurs de ces chants mélodieux, espèrent ainsi attirer les faveurs d’une femelle. La nuit a entamé leurs réserves énergétiques, aussi, s’ils produisent un chant fort mélodieux malgré cette baisse d’énergie, cela signifie pour la femelle qu’il est en pleine forme physique et donc apte à produire de beaux petits.
Les mâles utilisent également ce chant pour défendre leur territoire en informant les potentiels rivaux. Les mâles ainsi en recherche de territoire sont ainsi informés de la présence ou de l’absence d’un concurrent.
Si ce chœur semble cacophonique, en réalité, il n’en est rien. Les ornithologues ont montré que les mâles étaient très attentifs aux chants des autres oiseaux ainsi qu’à leurs réponses à leur chant. Chez de nombreuses espèces, les mâles utilisent des signaux sonores spécifiques à cette période de la journée. Leur fréquence et leur rythme ont ceci de particulier qu’ils évitent tout chevauchement entre chants d’oiseaux. Autrement dit: ils ne se coupent pas la parole ! De plus, il a été observé que les oiseaux avaient tendance à diriger leur tête vers les émetteurs de chants.
Pourquoi les oiseaux et les abeilles sont-ils importants pour la reproduction des plantes ?
Ah, en voilà une question peu commune ! En effet, lorsque l’on parle de pollinisation des plantes, on pense en premier lieu aux insectes. Ce sont les espèces les plus nombreuses et bon nombre de plantes se sont adaptées afin de coopérer avec eux pour leur reproduction. Ainsi, les abeilles ou les bourdons récoltent le pollen sur leurs pattes postérieures ou sur l’abdomen. Certaines fleurs d’orchidées imitent la femelle de l’espèce pollinisatrice convoitée, afin de l’attirer. En passant d’une fleur à une autre, l’insecte assure la dissémination du précieux pollen. En échange de ce service, il peut utiliser le pollen comme source de protéines, indispensable pour le développement des larves.
Et les oiseaux alors ? Et bien eux aussi sont des espèces pollinisatrices ! Les espèces sont moins nombreuses que chez les insectes mais elles ont néanmoins un grand impact. On va les retrouver principalement en zones tropicales, là où les fleurs offrent un nectar qui va intéresser grandement colibris et souimangas. Les souimangas ressemblent beaucoup aux colibris, si ce n’est qu’ils peuplent les zones tropicales d’Afrique, d’Eurasie et d’Australie quand leurs cousins ne se rencontrent que sur le continent américain. La pollinisation va se dérouler exactement comme pour les abeilles : l’oiseau vient se nourrir du nectar de la fleur, situé au fond d’une corolle longue et étroite. Lorsqu’il y plonge le bec, le pollen se dépose sur la tête de l’oiseau, qui va le transporter ensuite vers un autre pistil en poursuivant sa quête de nectar.
Il ne faut également pas oublier le rôle plus disséminateur que pollinisateur de certains oiseaux comme le Geai des chênes qui, en cachant les glands de chênes, participe à son expansion. On peut également noter le rôle d’oiseaux comme le Merle noir qui, en se nourrissant de baies dont la graine ne va pas être détériorée par les sucs digestifs. Elle pourra alors être rejetée dans les fientes et germer à distance de l’oiseau, qui a servi de vecteur de dissémination.
Pourquoi les oiseaux disparaissent ?
Il est aisé de noter que l’on voit et l’on entend beaucoup moins d’oiseaux que cela pouvait être le cas il y a 15-20 ans. De nombreuses études aboutissent malheureusement à la même conclusion : de plus en plus d’espèces d’oiseaux voient leurs populations décliner. Que ce soit les oiseaux des champs, comme l’a montré une étude conjointe CNRS-Muséum National d’Histoire Naturelle l’année dernière, ou les oiseaux dits « communs » (-73% de moineaux domestiques à Paris entre 2003 et 2016), peu d’espèces semblent épargnées.
Les raisons sont nombreuses, ce qui rend plus compliqué les possibilités d’action pour enrayer ce phénomènes, et peuvent varier selon les espèces. On peut néanmoins en lister quelques-unes communes à la majorité :
- La raréfaction des zones de nidification potentielles, avec notamment la réfection de bâtiments.
- La disparition de sources de nourriture autrefois abondantes, en particulier chez les oiseaux insectivores
- La dégradation de la qualité des habitats (disparition des haies, monocultures…) et leur fragmentation du fait de l’avancée de l’urbanisation
- La prédation, notamment par les chats domestiques.
En bref, les oiseaux n’ont pas la vie facile ! Juvéniles et adultes reproducteurs sont touchés par une mortalité importante. C’est pourquoi il apparaît essentiel de leur donner un coup de pouce: bannir pesticides et insecticides de son jardin, planter des fleurs mellifères, installer un nichoir…De petits gestes simples mais qui peuvent être plus que bénéfiques pour les oiseaux et les insectes qui vous entourent.
Je vous donne quelques idées dans l’article « 5 actions pour aider les oiseaux » (clic-clic sur la vignette):
Pourquoi les oiseaux se cachent pour mourir ?
Non, on ne parle pas du best-seller international mais bien de cadavres d’oiseaux ! Cela vous semble étonnant de ne pas voir plus de dépouilles d’oiseaux ? Il faut déjà se rappeler que les effectifs d’oiseaux vivants près des humains sont, on l’a vu précédemment, en chute libre. Cela diminue la probabilité d’apercevoir leurs cadavres. Si vous vivez en milieu urbain, le nettoyage régulier de l’espace public explique que vous voyez peu de cadavres d’oiseaux, à l’exception de ceux qui viennent par exemple de subir une collision avec une voiture.
Lorsque l’on s’éloigne de la ville, on peut apercevoir des dépouilles d’oiseaux « fraîches » au bord de la route mais elles y restent généralement peu de temps: les animaux charognards se chargeront de l’emporter. Enfin, il faut noter que les oiseaux, comme d’autres animaux, vont avoir tendance à se cacher lorsqu’ils sont affaiblis et/ou blessés. Non pour mourir, comme le voudrait une légende romantique, mais bien pour se protéger de l’attaque éventuelle d’un prédateur le temps de retrouver des forces. Et s’ils finissent par mourir, tapis dans leurs caches, les décomposeurs (bactéries, champignons) se chargeront de réduire la matière organique et la rendre disponible pour les végétaux. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » (Lavoisier) !
Pourquoi les oiseaux dorment-ils sur une patte ?
Vous avez probablement déjà observé certains échassiers comme la Cigogne blanche se reposer dans une posture bien particulière: sur une seule patte ! Mais comment peuvent-ils se reposer dans cette position qui nous semble bien inconfortable ?
Tout d’abord, précisons qu’il n’existe pas qu’une seule raison ou une seule théorie. En effet, il y a peu de chances pour que le Flamant rose et ses longues pattes et le Moineau domestique adoptent cette position pour les mêmes raisons tant leur anatomie et leur mode de vie diffèrent.
Rappelons que, comme nous l’avons vu dans l’article sur le sommeil des oiseaux, les oiseaux ont ce que l’on appelle un sommeil vigilant ou “sommeil hémisphérique unilatéral“: une moitié de leur cerveau est endormie alors que l’autre veille. Cela leur permet de réagir très rapidement au moindre danger. Dans ce même but, ils ne peuvent adopter une position de détente complète, ils restent toujours sur le qui-vive, prêts à décoller. Pour autant, ils peuvent cacher une patte dans le plumage lors d’une phase de repos. La principale théorie concernant ce comportement explique que les pattes sont des zones du corps dépourvues de plumes donc le plus susceptible de perdre facilement la précieuse chaleur corporelle. En en exposant seulement une sur deux, l’oiseau limite la déperdition de chaleur et d’énergie.
Selon une autre théorie, qui pourrait très bien compléter la précédente: se reposer dans cette posture permettrait de détendre l’une des deux pattes. En effet, par cette position, l’oiseau diminuerait sa fatigue musculaire.
Autre théorie: par cette position, les oiseaux modifient leurs silhouettes et seraient ainsi moins facilement identifiables par leur prédateur durant un moment de vulnérabilité.
Pourquoi les oiseaux volent-ils bas ?
Avant un orage, les hirondelles voleraient plus bas : croyance populaire sans fondement ou réalité comportementale ?
En vérité, les hirondelles ne sont pas capables de prédire le mauvais temps mais savent en tirer parti. Lorsqu’un système orageux se forme, les insectes volants se retrouvent « coincés » au-dessus du sol par un changement de pression atmosphérique qui les empêche de décoller. Les hirondelles et autres oiseaux insectivores savent alors parfaitement profiter de cette ressource alimentaire soudainement à leur portée! Agiles, elles volent donc au ras du sol (ou de l’eau) afin de capturer les pauvres moucherons. Ce festin ne dure généralement pas longtemps car l’orage avançant, les précipitations vont arriver, obligeant les hirondelles à chercher un abri.
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest et LinkedIn.
Sources et recommandations :
- Ornithomedia – « Le chœur de l’aube des oiseaux, plus qu’un simple concert matinal » – 21/04/2018
- Image à la Une : Thibault Mokuenko