La durée du jour rallonge, les températures s’adoucissent, certains oiseaux migrateurs ont pointé le bout de leur bec…Pas de doute, le printemps est en route ! Il amène avec lui une ambiance sonore reconnaissable entre mille. Zoom sur six chants particulièrement identifiables en ce début de printemps !
Des chants simplifiés
- Le Pouillot véloce
Si par « chant d’oiseaux », on associe bien souvent une mélodie complexe, alors le Pouillot véloce fait figure (comme bon nombre d’espèces) d’exception ! Son chant très caractéristique, sonore et un peu saccadé est composé de deux notes : tsip-tsap-tsip-tsap. C’est pour cette raison que les anglais l’ont appelé « ChiffChaff ». De ce côté de la Manche, nous le surnommons le « compteur d’écus » car ce chant un peu métallique, fait penser à des pièces évoque la chute de pièces.
Par son plumage brun-verdâtre et sa toute petite taille (moins de 10 grammes !), le Pouillot véloce se fond dans son environnement : on l’entend davantage qu’on ne le voit. Espèce forestière, avec une préférence pour les feuillus, il affectionne également les lisières, les chemins forestiers, les taillis. On peut également surprendre son chant dans les parcs et les jardins, pour peu que l’on y trouve des haies assez denses, ainsi que dans les bosquets ou en périphérie de plans d’eau.
- Le Loriot d’Europe
Le Loriot présente quelques similarités avec le Pouillot véloce : un chant à quelques notes, très sonore et facilement reconnaissable ! Et bien qu’il présente un plumage très coloré, en particulier le mâle, on repère son chant bien avant sa silhouette, à l’instar du Pouillot véloce !
Et s’il n’est pas simple à observer, c’est en raison de son attrait pour la canopée des forêts, en particulier les futaies de vieux arbres. Il reste caché dans la végétation, en hauteur, et s’il est aisé à localiser, il est bien plus compliqué de le voir. On peut également le rencontrer dans les vergers, les praires voire même des champs, à partir du moment où il peut se percher dans des arbres suffisamment hauts.
Le chant du Loriot est si accessible qu’il est parfois imité par l’Etourneau sansonnet. Soyez attentif si vous croyez entendre au loin le chant flûté de l’oiseau jaune d’or !
Ils déclinent leur identité
- Le Coucou gris
Oiseau migrateur, le Coucou gris fait son apparition dans nos régions à partir du mois de mars. Son chant est reconnaissable entre mille : peu d’oiseaux chantent leur nom !
Comment le repérer ? Grâce à son « cou-cou », sonore et clair ! Ensuite, par sa silhouette fine et allongée, avec des ailes pointues. Le dessus du corps, la gorge et la poitrine sont entièrement gris. En revanche, le dessous est blanc, rayé de gris. La femelle peut être en phase brune, contrairement à la phase grise, plus habituelle.
À l’instar du Loriot d’Europe, le Coucou gris est un oiseau qu’on entend plus qu’on ne le voit. Il est solitaire et se tient souvent perché en lisière de forêt, parfois sur un poteau de clôture.
On rencontre le Coucou gris dans des milieux naturels variés : plaines, régions vallonnées, bois, bocages, zones humides. Il affectionne aussi bien les fermes que les marais, les dunes côtières, les campagnes ouvertes, les zones cultivées avec des arbres et la proximité des roselières.
- La Huppe fasciée
Tout comme le Coucou gris, la Huppe fasciée est un oiseau migrateur de retour de ses terres d’hivernage africaines dès la fin du mois de février (concernant le sud de la France). Son chant est caractéristique : un « houpoupoup-houpoupoup » qui n’est pas sans rappeler son nom !
Un long bec légèrement courbé, une huppe érectile orangée aux pointes noires, une queue et des ailes noires barrées de blanc, un dos arlequin teinté de jaunâtre et une poitrine orangée : la Huppe ne passe pas inaperçue !
On peut l’observer dans les bocages avec haies, bosquets et vergers. Pour y nicher, elle choisit les arbres creux, les vieux murs et les bâtiments abandonnés. Elle affectionne les milieux ouverts et chauds, les zones cultivées et les steppes.
Une musique entêtante
- La Mésange charbonnière
Plus grande espèce de mésange que l’on peut rencontrer dans nos jardins, la Mésange charbonnière ne passe pas inaperçue. Au-delà du critère de taille, le contraste des couleurs de son plumage permet de l’identifier à coup sûr. La bande ventrale noire est plus large et plus étendue chez le mâle que chez la femelle. Arboricole et acrobate, la plasticité de son écologie lui permet de s’adapter très facilement à tous types de milieux : milieux arborés, vergers, bocages, jardins…Très territoriale, elle se montre agressive envers tout intrus sur son territoire.
Comme bien des espèces d’oiseaux, la Mésange charbonnière se révèle fort bavarde à l’arrivée du printemps. Elle possède un répertoire varié, avec quelques constantes reconnaissables…et un peu entêtantes ! La répétition de son « tsi tu » permet de les identifier avec certitude lors des belles journées de printemps.
- Le Torcol fourmilier
Le Torcol fourmilier appartenant à la famille des pics dont il se démarque par plusieurs caractéristiques. En effet, contrairement aux membres de sa famille, il ne creuse pas le bois et n’escalade pas les arbres à la manière des pics. Les plumes de sa queue sont d’ailleurs bien plus souples que celles des autres pics arboricoles. De plus, mâle et femelle chantent, le mâle ayant un chant plus aigu et plus perçant que celui de la femelle. Le chant est une répétition d’une note à la fois typique et plaintive, un « kuein kuein kuein… » qui se repère de loin !
Et c’est tout pour aujourd’hui !
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Sources et recommandations :
- Photographies (dans l’ordre d’utilisation) :
- Sites web : www.oiseaux.net
- Image à la Une : MikeLane45 de Getty Images