Avec les beaux jours revient l’envie de passer ses journées dehors avec les jumelles ! Aussi, je vous propose dans cet article cinq idées d’endroits à découvrir pour leur richesse et leur diversité d’espèces d’oiseaux.
Le Parc du Marquenterre
Probablement l’un des spots ornithologiques les plus connus de France ! Situé en baie de Somme, une zone géographique incroyablement riche en matière de diversité d’oiseaux, le Parc du Marquenterre fait partie de ces zones préservées facilement accessibles, pour tous les publics, et où l’observation est facilitée.
Parmi les 200ha de marais, de dunes et de roselières, un sentier pédestre (deux boucles possibles) est ponctué de postes d’observation permettant de rechercher limicoles, anatidés, passereaux, présents en nombre en toute saison.
Point négatif : l’accès au site est payant.
Point positif : durant une large partie de l’année, des guides naturalistes sont présents le long du parcours du visite afin de répondre aux questions des visiteurs et les guider dans leurs observations. Bien plus efficace que n’importe quel panneau !
L’info-bonus : cette année, le Parc du Marquenterre fête ses 50 ans et propose à cette occasion un (très) riche programme d’animations, de conférences et d’expositions tout au long de l’année. Pour en savoir plus, cliquez sur l’image ci-dessous :
La Réserve ornithologique du Teich
Difficile pour moi d’être objective, j’y ai travaillé pendant près de 10 ans ! Cette expérience professionnelle, tout d’abord en tant que guide puis en tant que chargée de communication, m’a permis d’accumuler de très nombreux souvenirs ornithos.
Située sur le bassin d’Arcachon, cette succession de marais et de lagunes abritent (entre autres) de nombreuses espèces de limicoles, à observer de préférence dans un créneau allant de 2h avant et 2ha après la marée haute.
L’observation est particulièrement facilitée : grâce aux 20 observatoires sur le sentier pédestre (deux boucles disponibles) de 6km, on y passe facilement la journée. Le site est encore plus intéressant en périodes migratoires durant lesquelles des oiseaux plus rares peuvent faire leur apparition : Pluvier guignard, Eider à tête grise, Grand Labbe…Il est possible d’en savoir plus sur les peuplements d’oiseaux grâce aux comptages mis en ligne sur le site internet ainsi qu’en téléchargeant la liste des oiseaux observés au sein de la réserve.
Points négatifs : l’accès au site est payant. De plus, les récentes modifications au niveau de la plus petite boucle de visite lui ont fait perdre son charme d’espace naturel, que l’on retrouve néanmoins plus loin sur le site.
Point positif : l’intégration paysagère des observatoires permet une proximité extraordinaire avec les oiseaux. En étant suffisamment patient, petits et grands peuvent faire facilement des observations épatantes.
La Réserve naturelle nationale de Chérine
On quitte le littoral et ses limicoles à grandes pattes pour rejoindre l’une des plus vastes zones humides du pays : la Brenne. Située dans l’Indre, la Réserve naturelle de Chérine a été créée en 1985 pour protéger les oiseaux aquatiques au sein d’un paysage composé de prairies humides, de roselières et de marais. Les inventaires et suivis scientifiques se sont étendus ensuite aux espèces végétales, aux insectes (libellules et papillons), aux amphibiens, reptiles et mammifères.
La Réserve couvre plusieurs étangs, chacun ayant son propre sentier de découverte, parfois équipé d’un observatoire. Quelques exemples d’espèces à rechercher : les Blongios nain et Rousserolle turdoïde au niveau de l’étang Ricot, les Hérons pourprés dans la héronnière de l’étang Cistude, les grèbes à cou noir, les nettes rousses et les mouettes rieuses sur les zones d’eau libre.
Point négatif : certains étangs peuvent être difficiles voire impossible d’accès aux personnes à mobilité réduite.
Point positif : la Brenne étant un site reconnu d’importance national pour la migration et l’hivernage des oiseaux d’eau, il y a de très belles observations à faire tout au long de l’année !
L’info-bonus : retrouvez la plaquette de présentation de la Réserve en cliquant sur l’image ci-dessous.
Le Lac du Der-Chantecoq
Pour les amoureux des oiseaux, qui dit « lac du Der » dit « grue cendrée » ! En effet, durant leur hivernage dans la région, d’octobre à mars, les Dames grises aiment se rassembler au niveau de ce lac, le plus grand lac artificiel de France. Chaque matin, elles quittent (bruyamment!) le lac pour rejoindre les zones d’alimentation aux alentours. Elles y reviendront le soir, donnant lieu à un spectacle visuel et sonore inoubliable.
Autre spot d’observation intéressant : la Ferme aux grues. Créée en 1990 pour « fixer » les grues afin d’éviter les dégâts aux cultures, puis pour « fixer » les birdwatchers, ce grand observatoire en hauteur permet d’observer les oiseaux dans d’excellentes conditions.
Si les grues cendrées sont les « stars » du lieu, elles ne sont néanmoins pas les seules espèces à rechercher. Fuligules milouin et morillon, plongeons, harles bièvre et piette, Pygargue à queue blanche ou Cygne chanteur, il est possible d’observer bien des oiseaux depuis différents spots tout autour du lac.
Point négatif : Aucun. Le lieu est facile d’accès, il n’y a qu’à s’installer et à sortir les jumelles !
Point positif : des points d’accueils tenus par des bénévoles de la LPO Champagne-Ardenne permettent d’en savoir plus sur les espèces présentes et d’en observer un certain nombre grâce à la mise à disposition de longues-vues.
Le col d’Organbidexka
Sûrement l’un des spots les plus connus d’observation des oiseaux en période migratoire ! Les cols d’Organbidexka, de la Redoute de Lindux et de Lizarrieta forment des goulots d’étranglement permettant aux oiseaux, en particulier aux rapaces, de franchir les Pyrénées dès que les conditions météorologiques le permettent. Ces cols sont donc suivis de près par les ornithologues en périodes migratoires.
« Organbi », situé au Pays Basque dans les Pyrénées-Atlantiques, à 1283 m d’altitude, est particulièrement connu de la communauté des naturalistes en raison des importants effectifs d’oiseaux qui y passent durant la migration post-nuptiale. Milans noir et royal, Bondrée apivore, Circaète Jean-le-Blanc, busards mais aussi grues, palombes et fringilles : les jours de beau temps, spectacle est permanent.
Point négatif : Aucun. L’accès au site est gratuit, la vue est incroyable et on y retrouve le plus souvent beaucoup de passionnés d’oiseaux. La garantie de passer un bon moment !
Point positif : les « spotteurs », ornithologues volontaires spécialistes de la migration, sont présents pour compter mais également pour accueillir le public sur le col. C’est une aide très précieuse car l’observation des oiseaux en passage migratoire est une activité qui requiert un coup d’œil particulier, un coup de main d’un pro est très apprécié.
L’info-bonus : retrouvez toute l’actualité de l’Observatoire de la Migration en Aquitaine et de ses spots sur sa Page Facebook !
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Je ne vous donne ici que quelques idées d’endroits parmi les plus connus pour observer les oiseaux. Pour en découvrir bien d’autres, je vous conseille l’ouvrage « Observer les oiseaux en France », incroyablement complet et précis, paru chez Biotope Editions (clic-clic sur la photo ci-dessous !).
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Sources et recommandations :
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Photographies (dans l’ordre d’utilisation) : Luiz Lapa, Jan Thomas Landgren, Corine Bliek, Agustín Povedano, The Wasp Factory
- Sites web : www.oiseaux.net
- Livre : « Observer les oiseaux en France« , J-Y Barnagaud, N.Issa, S. Dalloyau, Biotope Editions.
- Image à la Une : Sander Meertins de Getty Images
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