La série de l’été – Episode 3: le vautour fauve

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Poursuivons notre série de l’été avec un nouveau numéro consacré à un rapace que vous aurez l’occasion de croiser lors de vos randonnées en montagne. Aujourd’hui plus abondant, il a pourtant longtemps souffert de persécutions liées à des croyances populaires. Parfaitement inoffensif, cet oiseau est essentiel pour un nettoyage naturel de son milieu. Vous l’avez peut-être reconnu : nous parlerons aujourd’hui du Vautour fauve !

« Bonjour. »

Le Vautour fauve : fiche d’identification

Le vautour fauve, ou gyps fulvus, est un oiseau faisant partie de la famille des Accipitridés (Lire l’article « Une histoire d’Oiseaux: les Rapaces »), comme tous les vautours de l’Ancien Monde. En France, on peut observer quatre espèces de vautours : le vautour fauve, le vautour moine, le vautour percnoptère et le gypaète barbu.

En quelques chiffres :

  • Taille : 110 cm
  • Envergure : 240 à 280 cm
  • Poids : 8 à 11kg

L’envergure du vautour fauve est telle qu’elle en fait un rapace aisément reconnaissable. Faisant partie des plus grands oiseaux volants de l’avifaune paléarctique, il est difficile de le confondre avec un autre oiseaux.

Tout d’abord, la tête, claire, est bien visible en vol. Ensuite, les ailes très larges présentent des rémiges nettement digitées: les rémiges primaires, les plus externes, sont séparées nettement les unes des autres. Les juvéniles présentent une collerette de plumes brunes filandreuses et lancéolées, collerette dont la couleur va s’éclaircir avec l’âge. Enfin, le dimorphisme sexuel est quasiment inexistant. Le plumage de la femelle est un peu plus clair que celui du mâle, surtout chez les individus âgés. Il faut néanmoins un œil expérimenté pour tenter de différencier mâle et femelle.

Où voir les vautours fauves ?

La répartition géographique du vautour fauve est très vaste : de l’Eurasie à l’Afrique jusqu’au Népal ! Deux taxons sont reconnus par la communauté scientifique : Gyps fulvus fulvus et Gyps fulvus fulvescens.

Gyps fulvus fulvus est présent sur le pourtour méditerranéen, les Balkans et la Turquie. L’Espagne est de loin le pays qui abrite les populations les plus importantes. A l’inverse, des populations réduites se maintiennent en Croatie, Bosnie, Serbie, Macédoine, Israël et Italie.

Gyps fulvus fulvescens est quand à lui présent en Asie : la limite avec fulvus se situe au niveau de l’Afghanistan. Il se répartit tout le long de la chaîne himalayenne, au Pakistan, au Cachemire, dans le nord-ouest de l’Inde, au Népal et dans l’ouest de la Chine. Cette sous-espèce est mal connue. Il y a également de fortes probabilités que les oiseaux hivernant en Inde aient été fortement impactés par l’hécatombe qui touche des vautours indiens depuis des années.

En France, le vautour fauve est observable dans les Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées), les Grands Causses (Lozères et Aveyron), les Baronnies et le Diois (Drôme) et le Verdon (Var et Alpes-de-Haute-Provence).

Ses habitats de prédilection

Le vautour fauve a besoin pour évoluer de courants d’air ascendants. On le rencontre donc dans des zones escarpées d’où il peut s’envoler pour planer à la recherche de nourriture. Il s’installe ainsi au niveau de la zone basse des montagnes, non loin de larges vallées, de hauts-plateaux et de plaines. Il affectionne les corniches et les cavités dans les falaises rocheuses, présentant quelques accès dégagés pour les décollages et les atterrissages.

Au menu du Vautour fauve

Le Vautour fauve, comme tous les vautours de l’Ancien Monde, a évolué en parallèle avec les grands mammifères herbivores dont ils consomment les cadavres. Ils se sont tous spécialisés : les vautours fauves, comme tous le vautours du genre Gyps, sont des « tireurs fouilleurs ». Ils affectionnent tout particulièrement les viscères et les muscles. Sachant que ceux-ci occupent une grande partie du cadavre, cela explique que plus de 90% des vautours présents lors d’une curée soient des vautours fauves. 

Le long cou déplumé du vautour fauve lui permet de sonder la carcasse en se salissant le moins possible. Certains vautours ont cependant été observés entrant la totalité de leur corps dans la carcasse !

Après un tel repas, surtout si l’oiseau s’est nourri de parties plus dures, il va produire des pelotes de réjection, comportant des débris osseux et des poils non digérés.

Des dommages sur des animaux vivants sont régulièrement imputés aux vautours fauves. Ces cas sont pourtant rarissimes et très spécifiques : ils peuvent se produire lors d’une mise-bas difficile d’un ongulé ou sur des animaux gravement blessés. Le Vautour fauve n’est anatomiquement pas adapté pour s’attaquer à des animaux vivants en pleine santé.

Les cadavres de mammifères et notamment les ongulés domestiques (ovins, caprins…) représentent la nourriture de base des vautours. Ils exploitent également la faune sauvage: isard, bouquetin, cerf, chevreuil…

La prospection alimentaire occupe une bonne partie de leur journée. Vous pourrez les observer le plus souvent en petits groupes, à une altitude plus ou moins importante en fonction des conditions météorologiques.

Le temps des amours

Tout au long de sa vie, le Vautour fauve est un oiseau grégaire. Il niche en de larges colonies, qui peut compter jusqu’à 100 couples ! La nidification commence dès novembre. La parade nuptiale est principalement constituée de vols en tandem.

Une fois qu’un couple s’est approprié une aire de nidification, ils vont y passer de longues heures en se toilettant et en explorant minutieusement leur nouvelle aire. Celle-ci est un amas sommaire de branches, d’herbes, de mousses et de plumes de mue.

La ponte compte le plus souvent un seul œuf. Après une incubation de plus de 50 jours, le petit reste au nid environ 120 jours. Après son envol, il sera nourri pendant encore un à deux mois par ses parents. Une fois son émancipation gagnée, le jeune deviendra sexuellement mature à partir de quatre/cinq ans.

Une population française en augmentation

Longtemps victimes d’une mauvaise réputation sans fondement (Lire l’article « Ces oiseaux mal aimés »), les vautours ont vu leurs populations se désagréger à grande vitesse. De nos jours, les principales causes de mortalité sont liées à des activités humaines : électrocutions et collisions avec le réseau électrique et activités de plein air (escalade, parapente, deltaplane…) à l’origine de dérangements irréversibles.

L’alimentation des vautours peut également se révéler problématique : l’évacuation obligatoire des cadavres de bétail par les éleveurs rend les vautours dépendants des placettes d’alimentation créées à leur attention.

Toutefois, le statut de conservation du vautour fauve est favorable, que ce soit au niveau mondial ou européen. En France, le vautour fauve connait une légère augmentation de ses effectifs à la suite d’un important travail de conservation et de réintroductions.

Et c’est sur cette information positive que nous refermons ce numéro de la série de l’été  !

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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