Débutons une nouvelle série de l’été, après celle de 2017 (découvrir la Série de l’été 2017). Le principe: vous faire découvrir les oiseaux que vous croiserez sur vos lieux de vacances. Cette semaine, partons à la découverte du Héron cendré !
Le Héron cendré : fiche d’identification
Si le Héron cendré est si facilement identifiable, c’est tout d’abord grâce à sa grande silhouette élancée. De longues pattes jaune grisâtre ou grises, un bec jaune fort en forme de dague et un long cou permettent une identification facile. Le dessous du corps et le cou sont blancs avec des rayures sombres, notamment sur la poitrine. La tête est également blanche, avec une crête noire: une longue plume nucale noire est l’une des caractéristique du plumage nuptial. Le reste du corps est gris.
Il y a très peu de différence de plumage entre le mâle et la femelle. Il est en revanche plus facile de reconnaître les juvéniles qui présentent un plumage gris brunâtre et un cou gris. Ils acquièrent le plumage adulte à l’âge de deux ans.
Le cri du Héron, le plus souvent émis en vol et lorsque les oiseaux rejoignent leur dortoir le soir, est particulièrement peu harmonieux. Il est sonore, rauque et croassant.
Le vol du Héron est plutôt lent, avec de profonds battements d’ailes. Il se différencie des grues, des spatules ou des cigognes par le fait qu’il replie le cou en vol. Cette position de vol donne l’impression qu’il a un cou très proéminent !
En quelques chiffres :
- Taille : 98 cm
- Envergure : de 175 à 195cm
- Poids : entre 600 à 1200g
- Longévité : 25 ans
Où voir les hérons cendrés ?
Le Héron cendré est présent principalement dans les régions tempérées du globe, que ce soit en Europe, en Asie ou dans le sud de l’Afrique. Selon les régions, le Héron cendré peut être sédentaire ou partiellement migrateur (Lire notre article « On the road again: la migration des oiseaux »).
Ses habitats de prédilection
Le Héron cendré est très dépendant de l’eau où il va le plus souvent trouver de quoi se nourrir. Il va donc fréquenter n’importe quelle zone humide: marais, lacs, étangs, bords de rivières…Eau douce, saumâtre ou salée, eau dormante ou courante…peu importe ! L’essentiel est que l’eau ne soit pas trop profonde afin que le héron puisse la parcourir à pieds pour pêcher. Il peut également fréquenter les forêts, si elles sont à proximité de l’eau. Il apprécie les arbres, où il pourra se reposer et nicher.
Au menu du Héron cendré
Le Héron trouve sa nourriture essentiellement dans les zones humides qu’il fréquente. Au menu donc: poissons, anguilles et batraciens. Habile à la pêche comme à la chasse, il parcourt également les prairies et les friches : petits mammifères, insectes, crustacés ou encore petits reptiles sont alors des proies de choix.
Le Héron utilise son bec très puissant pour pêcher. Il pêche à l’affût, totalement immobile, à observer le fond de l’eau et les côtés, grâce notamment à une vue panoramique latérale excellente. Son ouïe très fine le fait réagir au moindre bruit. Il peut également cheminer sans faire de bruit pour repérer des proies. Le bec est puissant et affûté comme un poignard. Lorsqu’il a repéré une proie, le Héron déplie brusquement son cou et la frappe ainsi à pleine puissance.
Le temps des amours
Le Héron cendré est un oiseau grégaire : entre février et juillet, avec ses congénères, il forme de grandes colonies, pouvant aller jusqu’à une centaine de nids: les héronnières. Il peut également nicher en plus petits groupes voire, plus rarement, seul.
Le héron construit un très grand nid au sommet d’un arbre à l’aide de rameaux secs et de branches. La femelle y pond entre 3 et 5 œufs, de couleur gris-bleu. La couvaison puis les soins parentaux sont assurés alternativement par les deux parents. Ceux-ci régurgitent de la nourriture afin de nourrir les poussins qui les sollicitent en leur donnant des petits coups de bec sur le bec. Les juvéniles prendront leur envol après 55 jours environ.
Une espèce bioindicatrice protégée
La présence de hérons cendrés dans un milieu est une indication intéressante quant à la richesse de celui-ci en poissons, amphibiens et petits mammifères. Il peut être un outil bio-indicateur, par exemple pour révéler la présence de métaux lourds dans le milieu, du fait de sa place de prédateur dans la chaîne alimentaire.
A l’image du Grand Cormoran (Lire l’article sur le Grand Cormoran), l’humain a parfois du mal à cohabiter sereinement avec le Héron cendré du fait de son régime alimentaire piscivore. Comme pour le Cormoran, son impact réel est sur-estimé : dans le cas du Héron, son régime alimentaire est éclectique et comprend beaucoup d’autres espèces que des poissons.
Le Héron était une espèce en très grand danger d’extinction avant la loi sur la protection de la nature de 1976. Il connait depuis une augmentation constante de ses effectifs : de 4.500 couples en 1974, le nombre de couples nicheurs atteignait 100.000 en 1998. Le Héron cendré bénéficie d’une protection totale et aucune dérogation ne permet des tirs de régulation.
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Sources et recommandations:
- Oiseaux de France, Ed. Artemis
- Source web : www.oiseaux.net
- Photo Héron cendré : Gary Bendig
- Image à la Une : Harald Hofer